Prologue :

Arowee s'avança dans la vallée dépourvue de verdure, entièrement vide de vie. Elle posa ses pattes sur le sol sec et poussiéreux, prête à en découdre. Elle sentit derrière elle le pas lourd de tous ses compagnons qui la suivaient. Tous ses camarades, ses amis, sa famille, étaient désormais la seule chose qui comptait à ses yeux. Elle avait tant traversé à leurs côtés, que ce soit avec joie ou tristesse, chacun d'eux était cher à son cœur. Et aujourd'hui, elle devra se battre pour eux, pour leur liberté mais aussi celle de tous les loups qui avaient tant souffert. Pour les souvenirs qu'on leur avait volés, leur mémoire arrachée sans une once de compassion. Les souvenirs étaient sûrement l'une des choses les plus importantes pour un loup. Ils leur rappelaient leurs meilleurs moments comme leurs plus mauvais, et ils en tiraient toujours une bonne leçon. Ils faisaient d'eux ce qu'ils étaient. Mais un être se retrouvant amnésique n'était plus rien. La raison qu'il avait de vivre n'étant plus là, il n'avait d'autres choix que de tomber dans le désespoir. C'est pour tout ceci qu'Arowee allait se battre, pour sauver la mémoire de tous les loups, la sienne, celle de ses amis, celle de chaque loup de ce monde. Elle savait qu'en combattant, elle sauverait les mémoires d'un loup.

 

 

 
 

La meute du Crépuscule :
 
- Alteiran -

- Requiem -
 
- Craw -

- Bunkin -

- Taiko -
 

- Scarlett - renarde -

- Urios - cheval

- Ulak - cheval

(je suis pas chez moi donc problème de réseau) 

La Prophétie de Kyo…:

La nuit régnait sur la forêt. L'astre nocturne éclairait la vaste clairière, illuminant le rocher qui s'élevait en son centre. Une louve se tenait à son sommet, et scrutait le ciel de ses magnifiques yeux verts. Son beau pelage bleu reflétait la lumière des étoiles, et offrait un spectacle fantastique à ceux qui pouvaient admirer la splendeur de cette nuit étoilée.
Au pied du rocher, un loup s'était avancé, et fixait la louve. Son poil offrait toutes sortes de bleus, et lui aussi scintillait sous la pleine lune. Durant un long instant, aucun des deux ne prononça mot.



- Céleste. Commença enfin le loup. Je dois te parler.

La louve prénommée Céleste baissa le regard vers lui.

- Je t'écoute mon cher Kyo.
- J'ai eu un rêve, une prophétie, lui dit Kyo.

En entendant cela, Céleste descendit du rocher et vint à sa rencontre.

- Une bonne nouvelle j'espère.
- Je ne sais comment le prendre, lui répondit le mâle, cela peut en être une, ou une mauvaise également.
- Peu importe. Dis-moi de quoi il s'agit, quel en est l'intitulé exact ?

Derrière eux, un loup dans les tons gris apparut. Il avait un air très sérieux, et son regard balaya la clairière, comme s'il cherchait quelque chose.

- On nous épie Céleste, je sens une présence. Dit-il en s'approchant des deux autres.

La louve tourna son regard vers le nouvel arrivant, mais ne fut en aucun cas surprise par ses propos.

- Je le sais bien Loky, j'avais remarqué qu'il était là depuis un moment.

Elle tourna la tête vers les feuillages, et huma l'air.

- Tu n'es pas discret Roxas, je pensais que tu était meilleur que ça.

Un loup imposant, musclé et plutôt grand sortit des buissons. Les tons violets de ses poils donnaient l'impression qu'il n'était qu'une ombre se déplaçant dans la nuit. Un sourire se dessinait sur ses lèvres. Ce loup appelé Roxas s'avança, et se posta près de Céleste.

- Excuse moi Céleste, je ne devrais pas écouter cette conversation, tout cela ne me regarde pas.
- Ce n'est rien, j'ai confiance en toi. En vous tous, cette prophétie doit rester entre nous, personne ne doit savoir que Kyo a reçu un message. Annonça la louve à ses camarades.

Tous acquiescèrent, et portèrent leur regard vers leur guérisseur, Kyo. Ce dernier prit la parole :

- Les quatre éléments réunis, le masque du traitre tombera.

Le soleil se levait sur la vaste forêt. Les oiseaux chantaient, et les habitants du bois vaquaient à leurs occupations. Le printemps touchait à sa fin, et la chaleur commençait à se faire ressentir.Au pied d'un grand chêne, on pouvait apercevoir une silhouette étendue au sol. Une jeune louve aux reflets bleus se tenait là, les yeux fermés, assommée. Un pivert se percha sur sa tête, et la frappa avec son bec. La louve ouvrit soudainement les yeux et redressa la tête en sursaut. Le temps de reprendre ses esprits et de comprendre ce qui lui avait tapé sur le crâne, l'oiseau s'était envolé.La louve regarda autour d'elle; l'endroit ne lui rappelait rien, elle ne savait pas pourquoi elle se trouvait ici. La femelle tenta de se lever, mais elle retomba aussitôt. Une vive douleur lui tiraillait la patte arrière, et elle remarqua qu'elle avait une profonde entaille, mais aucun souvenirs de cette blessure...Elle soupira. Qu'avait-il pu lui arriver ?

Elle se leva tant bien que mal quand subitement, un bruit retint son attention. Quelque chose avait bougé dans les taillis. Sûrement un lapin. Elle reprit son chemin aux aguets. Elle marchait clopin-clopant sur une longue distance, mais la louve n'était pas tranquille. Depuis qu'elle avait quitté le chêne, elle sentait une présence, elle n'était pas seule. Soudainement stressée, elle accéléra l'allure. Avoir l'impression d'être épiée lui donnait des frissons, et les bruits de pas résonnant dans la forêt ne la rassuraient pas. Les bruits se firent de plus en plus intenses, et elle se mit à courir, regardant autour d'elle.Elle remarqua une ombre se faufiler entre les buissons. Sentant son cœur battre la chamade, la louve chercha un moyen de semer son poursuivant. Mais avant qu'elle ne la vit arriver, l'ombre se jeta sur elle. Elle n'eut qu'une fraction de seconde pour apercevoir les prunelles luisantes qui la fixaient. Elle poussa un cri de terreur et tomba en arrière sous le poids de son assaillant. La jeune femelle ferma les yeux, n'osant pas affronter son agresseur. Elle pouvait sentir la chaleur du souffle et entendre le grognement rauque sortir de sa gorge. La peur et sa patte blessée la paralysaient entièrement, l'empêchant ainsi de se défendre. Elle se sentait perdue et pensait n'avoir aucun espoir quand le grognement se changea en rire nerveux. Le poids sur son corps s'allégea et le rire s'intensifia.La louve ouvrit les yeux, et jeta un coup d'œil à celui qui l'avait attaquée. Un grand loup noir rayé de rouge se roulait au sol, plié de rire. Ses muscles roulaient sous son pelage, et malgré qu'il fût allongé, on pouvait voir qu'il était assez grand, avec de puissantes pattes qui lui permettaient sûrement de courir plus vite que la plupart des loups.

- Tu... tu... tu étais morte de peur !! Pouffa-t-il.
La louve le toisa, frustrée d'être tombée dans le panneau. Et maintenant qu'elle y pensait, il avait effectivement une odeur de loup, douce et chaleureuse, tout le contraire d'un horrible monstre sanguinaire.

- C'est malin ! Ça t'amuse de courser les autres ? Se fâcha-t-elle.
Son fou rire repartit de plus belle, il ne s'en remettait pas ! Elle se trouvait ridicule d'avoir eu peur devant un loup  qui s'amusait avec des jeux aussi puérils ! Elle décida de le laisser, et s'éloigna. Ils venaient à peine de se rencontrer qu'elle ne le supportait déjà pas. Derrière elle, le loup se calma, se releva et courut à sa hauteur.
- Excuse-moi, je ne voulais pas te vexer, lui dit-il.
Elle l'ignora.

- Au fait, je suis Taiko, s'exclama-t-il avec le sourire. Et toi, quel est ton joli petit nom ?
La louve stoppa net. Elle tourna la tête vers lui, incrédule.
- Je... mon nom ? Euh... je... je suis... Arow... Arowee, mon nom est Arowee ! Répondit-elle enfin.
Comment avait-elle pu oublier son propre nom ?! Sans comprendre, elle reprit sa route. Arowee ne comprenait pas. Elle ne comprenait pas comment elle avait pu oublier son nom, même l'espace d'un seul instant, comment elle s'était retrouvée au cœur de cette forêt, complètement dans les pommes. Et comment elle s'était blessée à la patte, blessure que Taiko eut vite fait de remarquer !
- Tu es blessée ? Comment as-tu fait ton compte ? demanda-t-il. C'est assez profond, tu devrais peut être y appliquer quelque chose, mais bon, moi et les remèdes...
Arowee regarda sa patte. La contusion n'était pas vraiment belle à voir, la saleté s'était vite répandue tout autour, et elle était infectée.

- ça ne te regarde pas, se contenta-t-elle de répondre en repartant.- Non, mais je ne peux laisser une jeune louve en détresse ! Tout ce qui chagrine une demoiselle m'intéresse, alors raconte moi comment c'est arrivé.
- Je... je ne sais pas trop comment c'est arrivé... je... je ne m'en souviens pas en fait. Soupira-t-elle.- Tu ne t'en souviens pas ?! Mais une blessure pareille, c'est impossible d'oublier comment elle s'est produite !!- Je t'ai dit que je n'en savais rien ! S'offusqua la louve.- Très bien, je n'insiste pas. Mais il faut vraiment penser à protéger ta coupure.

Taiko scruta les herbes à la recherche d'une quelconque plante. La truffe au sol, il huma chaque brin d'herbe, quand enfin il sortit son museau des fourrés, une grande feuille vert pâle dans la gueule.

- On va te faire un bandage avec ceci, d'habitude les toiles d'araignées sont meilleures, mais là on va devoir faire avec ça.
Il déposa soigneusement la feuille sur l'entaille avec l'aide des ses pattes et sa gueule, mais Arowee fit un bond en arrière au moment même ou sa blessure toucha la plante.
- Qu'y a-t-il ? demanda Taiko perplexe.
- Ça brûle ! Ma blessure ! Elle me fait atrocement mal ! Se plaignit Arowee. Tu veux ma mort ou quoi ?!

En effet, la commotion empirait à vu d'œil. Le sang refaisait surface, et la brûlure s'intensifia tellement que la louve s'écroula au sol. Elle poussa un cri de douleur à vous arracher les oreilles. Taiko ne savait quoi faire. N'ayant que les bases d'un guérisseur, il ne trouva aucun moyen de la soigner. Mais les cris d'Arowee étaient un tel supplice qu'il dut agir le plus rapidement possible. 
- De l'eau ! Va vite chercher de l'eau !! Gémit la louve.- Je... oui, j'y vais !
Taiko fit demi-tour et partit à toute allure, tellement vite qu'aucun animal ne le vit. Arowee le regardait partir tandis qu'elle se tordait de douleur.Les feuillages autour s'agitèrent. Une odeur inconnue emplissait l'air, et la louve dressa les oreilles. Un souffle bien plus fort que celui d'un loup s'approchait. La respiration s'accélérant, Arowee recula en grimaçant à chaque fois qu'elle posait sa patte blessée. Pensant d'abord à une nouvelle blague de Taiko, elle comprit ensuite que la bête n'avait rien à voir avec le loup, il se trouvait qu'elle était bien plus grosse. Les branchages devant elle bougèrent, et une ombre gigantesque se dressa devant la louve. Cette dernière poussa un cri si fort, si aigu que la forêt toute entière entendit la crainte de la jeune femelle.

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Commentaire de l'auteur :

Voilà la fin du deuxième chapitre. Il ne se passe pas encore grand chose, mais ne vous inquiétez pas, ça viendra ! Seulement deux personnages sont apparus, mais d'autres ne tarderons pas. Merci d'avoir lu et n'hésitez pas a donner votre avis ;)

Quelle est la bête qui s'approche d'Elenwë ?Est-elle en danger ?Pourquoi la blessure a-t-elle aussi mal réagit face a la plante ?Aime tu Elenwë ?Et Taiko ?Que pense tu de leur rencontre ?

Donne ton avis sur ce premier chapitre, et tout conseil sera le bienvenue. Je remercie tout ceux qui feront des commentaires expressif, bons ou mauvais qui m'aideront a avancer dans l'histoire et ma façon d'écrire.

Je suis en grandes vacances j'ai tout mon temps pour écrire la suite ;) 

Chapitre 3

 Le soleil projeta l'ombre de la bête sur Arowee. Cette dernière resta figée devant l'énorme silhouette qui se dressait devant elle. Le grognement fit fuir tout les animaux des alentours. L'ours, haut d'environ deux mètres, s'avança vers la louve les babines retroussées. La bête brune montra ses crocs et la fixa avec rage. La défiant du regard, il se fit le plus imposant possible et se prépara à attaquer. Au moment de lever sa patte pour lui asséner un grand coup de griffe, une forme noire lui bondit dessus. Les deux animaux se débattirent au corps à corps, mais l'immense prédateur se faisait dominer, car on pouvait à peine distinguer l'autre tellement ses gestes était rapides. L'animal noir se posta enfin entre Arowee et l'ours. La jeune louve reconnut immédiatement Taiko, et fut impressionnée par la vitesse de ses attaques. 

- Taiko ?! Comment as-tu fais ça ?! S'exclama la louve bleue.

 Avant de pouvoir répondre, l'ours se jeta vers lui toutes griffes sorties. Arowee se crispa, s'attendant à voir son ami écrasé sous le poids de l'animal, mais ce dernier se mit à flotter dans les airs. L'ours agita ses membres dans tout les sens sans comprendre, pour tenter de toucher le sol. La louve était toute aussi perplexe, observant la bête se débattre dans le vide. Elle tourna le regard vers Taiko, s'attendant à le voir aussi incrédule qu'elle, mais ce dernier ne quittait pas l'ours des yeux, il semblait très concentré. Tous ses muscles étaient tendus et l'on pouvait voir qu'il faisait de gros efforts. L'ours paniquait et s'épuisa rapidement, tentant en vain de retomber à terre. Taiko, quant à lui, semblait aussi fatigué, on voyait des perles de sueur glisser sur son poil, puis il relâcha toute la tension qu'il tenait. A cet instant, la bête s'écroula lourdement au sol. Le loup vacilla et tomba à son tour. Arowee, toujours allongée au sol sous la douleur de sa brûlure, observait la scène, complètement ahurie devant le phénomène auquel elle venait d'assister. Près d'eux, l'ours se releva, couvert de griffures, toisa les deux loups, puis se résolut à fuir en gémissant. Taiko le suivit du regard, et se leva à son tour pour se reposer aux côtés de la louve qui le dévisageait. 

- Taiko ! Mais comment est-ce possible ? s'exclama-t-elle. Comment l'ours a fait ça ? Comment TU as fais ça ?! Et cette vitesse ! Tu es incroyablement rapide !-Un simple merci me suffira, se contenta-t-il de répondre.- Merci. Mais j'insiste. Ce qu'il vient de se passer n'est pas une chose que l'on voit tout les jours !- Ne dis pas de bêtises, s'impatienta-t-il. Ce ne sont que mes pouvoirs, rien d'exceptionnel.- Tes... Rien d'exceptionnel ?! Dit-elle en le regardant se lécher les blessures. Tu as des pouvoirs Taiko !! C'est merveilleux !- Mais enfin Arowee, tous les loups ont des pouvoirs ! Et nous ne sommes pas les seuls. Rares sont les canidés n'en possédant pas ! 

Elle le regarda, perplexe. Ce qu'il venait de dire n'avait aucun sens ! Les pouvoirs, la magie, le surnaturel, tout ceci n'existait pas ! La louve ne savait que penser de tout cela. 
- Comment ça ? Les loups sont censés avoir des pouvoirs ? demanda-t-elle, plus sûre de rien désormais.- Oui, tu les as dès ta naissance. Mais on ne les découvre pas immédiatement. Certains petits mettent du temps avant de les trouver. Mais... toi aussi tu en as. Non ?- Moi ? Je... non... enfin, je ne crois pas... je... je ne sais pas.- Tu ne sais pas ? S'étonna le loup. Mais si tu en as, tu as forcément dû les découvrir à un moment donné ! Et tes parents, ta famille, ils en avaient sans aucun doute !- Mes parents ? Dit-elle, pensive. Je ne sais pas... en fait, je ne sais plus. Je ne sais plus rien. Je n'ai aucun souvenir. Tout... tout ce qu'il s'est passé avant notre rencontre ne me revient plus. 
Elle baissa la tête, se sentant comme un louveteau découvrant le monde sans sa mère pour lui apprendre ce qu'il faut savoir. Elle ne savait rien de ce monde, tout lui était inconnu, tout sur cette planète lui était si mystérieux. 
- Je suis désolé. Lui dit Taiko.
- Désolé de quoi ? C'est moi qui suis désolée d'être aussi ignorante !
- Tu n'as pas à t'excuser pour ça, je suis désolé que tu aies perdu la mémoire. Ta blessure, il a dû se passer quelque chose, quelque chose de terrible, et je suis navré que tu ne puisses t'en souvenir, répondit-il avec douceur.
 
Ce loup pouvait en effet être très agaçant, mais au final, il pouvait aussi se montrer très charmant.Arowee lui sourit. Pour la première fois, elle lui souriait vraiment.
 
- Tu es bien plus jolie quand tu souris tu sais. Les airs grognons, ça ne te va vraiment pas ! Dit-il amusé.
 
Elle détourna la tête et leva les yeux au ciel. Même si elle semblait agacée par sa remarque, elle était touchée par ses paroles. Elle reporta son regard vers lui, gênée.
 
- Bon, alors parles-moi de tes pouvoirs, fit-elle pour changer de sujet.
- Et bien, comme tu as pu le constater, je suis doté d'une vitesse surnaturelle. J'ai la capacité de contrôler la gravité également. C'est avec celui-ci que j'en ai fini avec l'ours, j'ai supprimé toute gravitation autour de lui. Mais plus la zone est grande, plus j'ai de mal à la contrôler.
- C'est fantastique ! S'exclama-t-elle fascinée.
- Oui, c'est vrai que c'est pratique. J'en ai un autre que je n'ai pas utilisé pour le combat. J'ai la capacité de rendre, moi ou autre chose invisible. Quand c'est un être vivant que je rends invisible, je peux choisir qui peut le voir. C'est à dire que si je l'avais voulu, l'ours n'aurait pu me voir moi, mais toi, oui. Mais quand il y a plus de monde qui ne peuvent me voir, j'ai également plus de mal à contrôler ce pouvoir, comme la gravité.
 
La louve était émerveillée, elle buvait littéralement ses paroles. Elle avait tant à apprendre, elle voulait tout savoir, absolument tout !
 
- Et dis moi, peut on avoir plus de trois pouvoirs ? Ou nous sommes tous limités à ce chiffre ?
- Non, nous avons normalement tous au maximum trois pouvoirs, mais il arrive, très rarement certes, que l'un d'entre nous puisse en avoir quatre. Mais ces loups là sont très puissants en général, et les battre relève d'une grande maitrise de ses propres pouvoirs.
- Et ces loups... il y en a par ici ? l'interrogea-t-elle en frissonnant.
- Oh non ! pouffa-t-il. Ou alors c'est que nous n'avons vraiment pas de chance ! Ces loups là vivent habituellement en clans, les autres loups se sentent plus rassurés s'ils sont de leurs côtés.
- En... clan ? Demanda la louve.
- Ah, oui, c'est vrai que tu ne te souviens pas de tout ceci. La plupart des loups naissent et vivent en meutes, plus couramment appelés Clans. Ces derniers regroupent un certain nombre de loups qui vivent en communauté. Ils chassent, se battent, apprennent et partagent tout ensemble. En général chaque clan est dirigé par un chef, qui est lui même épaulé d'un lieutenant qu'il a choisi. C'est un mode de vie tout autre que celui des solitaires ! Dit-il d'un air rêveur.
 
Arowee l'observait. Ce loup en savait tant sur ce monde ! Elle ignorait tout, et lui, lui qui avait tellement de connaissances ! Il avait beaucoup à lui apprendre !
 
- Et toi ? Tu es un solitaire si j'ai bien compris, tu n'as jamais rêvé de faire partie d'un clan ?
- Moi ? S'étonna Taiko. Oh, j'en ai fait partie, je suis né dans un clan ! Mais c'était il y a bien longtemps...
- Mais, pourquoi ne vis tu plus avec eux désormais ?
- Oh... c'est une longue histoire... soupira-t-il.
- J'aime les longues histoires, lui dit-elle avec un air malicieux.
 
Taiko la regarda dans les yeux, son envie d'apprendre le fit sourire. Malgré des débuts difficiles, les deux loups semblaient s'entendre à merveille maintenant.
 
- C'était il y a bien longtemps, je n'étais encore qu'un petit louveteau sortant à peine de la pouponnière, lieu où naissent et vivent les petits avec leur mère avant qu'ils n'atteignent 6 mois, ajouta-t-il en voyant le regard interrogateur d'Arowee. Moi mes frères et sœurs allions passer au stade d'apprentis, c'est à dire que nous allions apprendre avec des loups plus âgés, des guerriers, nos mentors, à nous battre, chasser et utiliser nos pouvoirs. Mais le jour précédant notre baptême, le camp a été attaqué par un groupe de loups nomades. Ces derniers disaient être un clan, mais ce n'en est pas vraiment un, les Clans vivent dans un lieu fixe.
Bref, nos guerriers se défendaient avec force et bravoure, mais les autres étaient plus nombreux, et ils prirent rapidement le dessus. Ma mère tenta de nous sauver, et profita d'un moment d'inattention de l'ennemi pour s'enfuir et nous emmener loin du camp. Une fois nous avoir déposé à l'abri, elle repartit pour aider les autres. Le temps d'attente fut très long... Et elle ne revenait toujours pas. Mon frère le plus vieux partit la rejoindre, et nous la ramener. Mais... celui-ci ne revint jamais. Nous attendions, comme elle nous l'avait demandé. Mais le temps fût interminable. La faim et la soif nous dévoraient d'heure en heure, et ma plus jeune sœur y resta.
 
Taiko se tut un moment. Arowee voyait que tous ces souvenirs étaient difficiles pour son ami. Il avait vécu des choses épouvantables, et se remémorer ces événements devaient être pour lui un supplice. Elle ne fit aucun commentaire, respectant le silence de son camarade, jusqu'à ce qu'il reprenne son récit.
 
- Nous n'étions plus que deux, moi et ma dernière sœur. Au bout de quelque temps, nous sortîmes de notre cachette. La bataille devait sans doute être finie me disait ma sœur, alors nous nous sommes dirigés vers le camp. Mais celui ci avait tant changé... La verdure qui autrefois faisait la beauté du camp n'était plus que poussière, des corps sans vie jonchaient le sol, c'était une vision d'horreur... Nous cherchions dans ce charnier quelqu'un encore en vie, quand je découvris le cadavre de ma mère, suivi de celui de mon frère recouvert de sang et d'égratignures. Personne n'avait survécu. Personne. Ma soeur et moi sommes partis loin, pour ne plus jamais avoir à revivre ça. Nous avions grandi, appris à nous débrouiller, et moi j'ai pu tourner la page, mais pas elle. Elle ne pouvait tirer un trait sur le passé. Nous nous sommes souvent disputés à propos de ça, mais elle ne pouvait pas passer à autre chose.
Pour ne plus avoir à nous disputer, et surtout pour pouvoir finir sur de bons thermes, nous avions décidé de nous séparer. Après de longs adieux douloureux, nous sommes partis chacun de notre côté, se promettant de ne jamais nous oublier, nous, et notre histoire... Cette histoire douloureuse, mais belle et bien présente. Cette histoire qui nous rend tout les deux plus fort à chaque instant...
 
Cette dernière phrase, Taiko l'avait prononcé avec tant de détermination, avec tant de volonté. Arowee l'admirait. Il était très courageux, vivre tout ça n'avait pas dû être facile, perdre son frère, sa jeune soeur, et le dernier membre de sa famille qu'il a dû quitter. Il était seul. Non. Plus maintenant. Arowee était là, il n'aurait plus à connaître la solitude. Elle lui lécha l'épaule amicalement pour le réconforter.
Au loin le soleil disparaissait derrière les arbres, laissant la lune s'éveiller. Sentant la fatigue les prendre, ils se blottirent l'un contre l'autre, et laissèrent le sommeil les gagner.
 
 
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Commentaire de l'auteur :

Voilà, le deuxième troisième chap' est terminé. Un peu plus long, mais il y a aussi moins d'action, surtout de la parlotte entre Arowee et Taiko. N'hésitez pas a donner votre avis, qu'il soit bon ou mauvais !

Toute question est également la bienvenue, je me ferrai un plaisir d'y répondre ;)