• Chapitre 4

    Chapitre 4 (enfin!)
     
     Taiko et Scarlett
     
    La lumière du soleil filtrait entre les branches et illuminait la forêt de couleurs orangées. Les gouttes de rosée perlaient à l'extrémité des feuilles. Arowee se réveilla doucement,s'extirpant de ses rêves de clans, de pouvoirs et d'aventures. Elle planta ses griffes dans le sol pour s'étirer. La fraicheur matinale lui était agréable, et elle avait bien l'intention de profiter de cette belle journée. Elle entreprit de se lever, mais elle avait oublié la douleur de sa brûlure et retomba aussitôt. Soupirant, elle regarda là ou avait dormi Taiko cette nuit, mais ce dernier ne s'y trouvait plus.Le cherchant du regard, elle se dit qu'il avait dû aller étancher sa soif dans un ruisseau non loin.Un bruit s'éleva près d'elle et la fit sursauter. On aurait dit un énorme rugissement de lion. Prise de panique, Arowee se faufila dans un buisson, ne voulant de nouveau affronter une bête sanguinaire. Elle aperçut Taiko arriver entre deux arbres, deux lièvres dans la gueule. Elle boitilla vers lui, voulant le prévenir du danger, quand le rugissement se fit de nouveau entendre.
     
    Cache toi ! s'exclama-t-elle. Un monstre rode !
    De quoi ? Mais qu'est-ce que tu racontes ?
    Tu n'as pas entendu ce grognement ? Il y a un monstre par ici je te dis, et il a l'air d'avoir faim, très faim... dit-elle, toute tremblante.
    Quel monstre ?
     
    On entendit une nouvelle fois le bruit qui effrayait tant la jeune louve.
     
    Ce monstre !! cria-t-elle en se terrant derrière lui.
    Tu n'en fais pas un peu trop là ? ricana Taiko. Où est passée la grande Arowee qui n'a peur de rien, et qui prend la mouche pour un rien ? Il n'y a pas de monstre !
    Que... comment ça ? Mais... ce grondement qu'on entend ? dit-elle en écarquillant les yeux.
    Enfin ! Je veux bien que tu ais perdu la mémoire, pouffa-il, mais tout de même ! C'est ton ventre qui cris famine !
     
    Arowee le dévisagea. D'abord, elle crut qu'il se fichait d'elle, mais elle comprit rapidement qu'il avait raison. Jamais elle ne s'était sentie aussi honteuse Ce n'était que son ventre qui gargouillait. Comment avait-elle pu être aussi stupide ? Elle se redressa, et évita le regard de Taiko, elle ne voulait pas affronter une seule remarque de sa part. C'était son égo qui venait d'en prendre un coup. Mais ce dernier n'en fit pas, il se contenta de pousser vers elle un des deux lièvres. Après l'avoir vaguement remercié, elle pencha sa tête vers son repas, prête a l'engloutir. Mais un bruit retint son attention, et la stoppa dans son élan. Elle dressa les oreilles et jeta un coup d'oeil autour d'elle. Quelque chose courait autour d'eux.
     
    Et ça ? c'est quoi ? C'est encore mon estomac c'est ça ? demanda-t-elle avec un ton sarcastique.
    Non, cette fois il y a vraiment quelque chose... répondit-il en suivant le bruit des yeux. Nous ne sommes pas seuls.
     
    Comme pour lui répondre, un rire strident fit hérisser le pelage de la louve. La bête changeait constamment de direction, et se trouvait être plutôt rapide. Tantôt elle était dans un arbre, tantôt sous les buissons, tout ça sans cesser de glousser. Taiko tenta de repérer ce qui les encerclait, et aperçut une longue queue touffue, entièrement rousse, avec juste la pointe noire. Mais il n'eut pas le temps de l'attraper qu'elle disparut aussitôt, toujours accompagnée de son petit rire.
    Arowee commençait à en avoir marre. De plus, elle avait toujours faim, et décida de manger une petite part de son lièvre pour reprendre des forces et pouvoir faire comprendre à la bestiole qu'ils n'avaient pas envie de jouer. Elle se retourna vers sa proie et donna un grand coup de dents. Mais Le claquement résonna dans le vide. Le gibier avait disparu. Devant elle, l'animal roux s'éloigna avec hâte munie des deux lièvres. La louve voulut lui courir après, mais Taiko fut plus rapide. Il la rattrapa en moins de deux, et la fit rouler à terre.
     

    Scarlett ?! s'écria Taiko.
    Scarlett ? répéta Arowee. Qui est Scarlett ?
    C'est moi ! S'esclaffa la petite créature rousse. Excuse moi Taiko, mais ces lièvres me paraissaient tellement appétissants !
     
    Ce dernier relâcha la rouquine, qui lui rendit le gibier. Les deux animaux échangèrent un regard complice, et Taiko reporta ses yeux sur Arowee qui les fixait.
     
    Scarlett est une amie de longue date, c'est une renarde. Elle aime bien jouer des tours, et cette fois-ci c'est tombé sur nous, expliqua le loup. Scarlett, je te présente Arowee, j'ai fait sa connaissance dernièrement.
    C'est elle qui avait peur du bruit de son propre ventre non ? pouffa la renarde. Tes fréquentations régressent mon cher Taiko !
     
    Non mais pour qui elle ce prend celle-la ?! se dit Arowee en la foudroya du regard, cette petite peste ne peut pas être l'amie de Taiko ?!
     
    Tu exagères, reprit Scarlett. Tu m'avais habituée à mieux ! Pourtant, les louves en général tu les choisis avec soin ! Toi qui es si bien accompagné d'habitude, en même temps, c'est ton domaine de charmer les femelles. D'acord, celle-ci n'est pas une laideronne, mais c'est une andouille de premier choix !
    Scarlett... je t'en pris ! Rouspéta Taiko.
    Peut-on savoir de qui tu parles ?! siffla la louve. Parce que l'andouille a deux trois mots a te dire !
     
    Arowee n'allait certainement pas se laisser faire ! Elle se leva tant bien que mal, et se dirigea en boitant vers la chipie. Mais la douleur de sa brûlure n'avait pas diminué, si bien qu'elle s'écroula aux pieds de la rouquine. Cette dernière éclata de rire.
     
    Et elle ne tient même plus sur ses pattes la pauvre ! Mais où l'as tu ramassée Taiko ?
    Scarlett ! Arowee est mon amie, et elle ne mérite aucune de tes remarques désobligeantes !
    Enfin Taiko ! Ouvre les yeux ! Cette louve est complètement ridicule ! Je n'ose pas compter le nombre de défauts qu'elle possède !
    Tu ne la connais pas, tu ne peux pas la juger comme ça ! s'emporta le loup noir. Il y a bien des raisons à tout ces "défauts" comme tu dis. Elle a un cœur Scarlett, et je te prie de la respecter, parce qu'elle est mon amie, et qu'elle vaut mieux que ça !
    Mais... murmura Scarlett, Je... Elle...
     
    Taiko aida Arowee à se relever, et la soutint pour qu'elle puisse marcher. Tout deux s'éloignèrent de la renarde, et Scarlett remarqua la blessure de la louve. Elle les rattrapa.
     
    Elle est blessée ? demanda la rousse.
    Tu peux aussi me parler à moi, je ne suis pas sourde, gronda Arowee.
    Excuse moi, je reformule, TU es blessée ?!  Grogna-t-elle.
    Non ?! ça ne se voit pas peut être ?!!
    Oh les filles ! Calmez vous ! ça ne sert à rien de nous disputer ! Nous devrions plutôt trouver un guérisseur qui saura comment guérir cette plaie, Intervint Taiko.
    Un guérisseur ? Tu sais très bien qu'il n'y en a que dans les clans... lui rappela Scarlett.
    Oui, je sais bien, sais-tu s'il y en a un dans les environs ?
    Et bien, il y en a bien un, mais ce n'est pas la porte à côté !
    Pourrais tu nous y conduire ? lui demanda la louve.
     
    Scarlett observa Arowee, visiblement, elle n'avait pas l'intention de lui venir en aide. Mais elle tourna la tête vers Taiko et lui dit :
     
    Je vous y amène, mais c'est pour toi que je le fais Taiko, pas pour... elle.
    Mouais, c'est gentil, nous te sommes reconnaissants, lui répondit-il. Mais si nous devons voyager tout les trois, s'il vous plait, évitez de trop vous chercher !
    Ouais... on verra... Très bien suivez moi, dit-elle en partant devant la queue haute.
     
    Les trois animaux reprirent leur route et s'enfoncèrent au cœur de la foret. Arowee avait du mal à suivre ses camarades, et Scarlett ne se gênait pas de le lui rappeler, ce qui agaçait fortement Taiko. Ils marchèrent toute la journée, mais ralentis par l'allure de la louve, ils n'avaient pas tant avancé. Le soir venu, ils trouvèrent un abris au creux d'un arbre, où ils pouvaient être protégés de la pluie en cas de besoin.
     
    Nous pouvons rester là pour la nuit, assura la rouquine.
    Bien, je vais me charger de chasser pour ce soir, restez là toutes les deux, ordonna Taiko.
    Mais je... intervint Arowee.
     
    Mais le loup était déjà parti. Les deux femelles échangèrent une œillade silencieuse Scarlett lui lança un regard mauvais, et s'installa dans un coussin de mousse. La louve l'observa faire son petit nid.
     
    Dis-moi, se risqua Arowee, pourquoi tu me traites ainsi, qu'ai je fait pour que tu me haisse à ce point ?
    Regarde toi, tu es pathétique ! Je ne sais même pas ce que tu fais avec Taiko ! 
    Tu ne me connais même pas ! se défendit-elle. Comment peux-tu me juger, alors que tu ne sais rien de moi ?!
    Alors vas-y ! Raconte moi tout ce que je ne sais pas ! Raconte moi donc d'où tu viens, comment tu t'es débrouillée pour te blesser, cite moi donc tes merveilleux pouvoirs, dit moi tout ! dit-elle froidement.
    Et bien... je... c'est que... murmura-t-elle en baissant la tête.
    C'est bien ce que je pensais ! Tu n'as rien d'intéressant à raconter, je suis sûre que tu es un de ces loups qui naissent sans pouvoir, qui sont voués à n'être que des intrus, qui ne servent absolument à rien ! cracha la renarde.
    Bien sûr que si j'ai des pouvoirs ! Enfin je pense...
    Tu penses ? ricana Scarlett. Comment peux tu le penser ? Tu en as ou pas, point.
    Je ne sais plus ! J'ai tout oublié ! Je ne sais plus rien ! Rien du tout ! C'est à peine si je connais mon nom ! s'énerva la jeune louve, au bord des larmes.
     

    La renarde la fixa, sans rien dire. Arowee n'aimait pas raconter cela. C'était comme si elle exposait ses faiblesses au monde entier, et elle se sentait tellement impuissante due à son ignorance. Taiko choisit ce moment pour revenir avec son butin. Il avait attrapé un jeune faon, et il le déposa aux pattes des louves. Il posa son regard sur la rouquine.
     
    Ce qu'elle dit est vrai Scarlett, Arowee a perdu la mémoire. Ce n'est donc pas la peine de lui faire subir tout ça. En attendant, mangez, ça nous donnera des forces pour le long trajet qui nous attend. Sais-tu s'il y a un point d'eau où nous pourrons nous abreuver ?
    Euh... oui... confirma la renarde, encore secouée par les révélations de la louve. Demain ... demain nous passerons par une rivière, nous nous y arrêterons.
     
    Taiko hôcha la tête, et prit sa part du gibier. Les deux femelles firent de même, et les canidés partagèrent leur repas. Après le festin, chacun prit sa place pour la nuit, tandis que le loup se posta à l'entrée de leur repère pour surveiller les environs. La lune ne tarda pas, et la foret s'endormit doucement, pour partir dans le monde des rêves.

     


  • Commentaires

    1
    Lundi 20 Juillet 2015 à 15:44

    Maintenant que j'ai tout lus je commente...

    PARFAIT STP CONTINUE !

    2
    Lundi 20 Juillet 2015 à 15:45

    Et bien, je te remercie FandeLoup !

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